Je viens de finir de lire "L'étoile jaune et le croissant" de Mohammed Aïssaoui. Je l'ai lu d'une traite. Ce n'est pas un roman à proprement parler, ce n'est pas un documentaire, ni un essai. On le lit comme une enquête policière, une quête qu'on aimerait voir aboutir. L'auteur parle à la première personne du singulier et nous emmène avec lui entre présent et passé.
L'enquête de Mohammed Aïssaoui est la suivante: il est à la recherche de preuves pour identifier Si Kaddour Benghabrit comme Juste parmi les nations, titre le plus honorifique de la nation d'Israël. SKB est le fondateur de la mosquée de Paris et son 1er recteur. Des juifs y auraient été cachés pendant la seconde guerre mondiale. Le problème c'est que tous les témoins sont morts et disparus. Comment faire?
C'est ainsi que M. Aissaoui nous fait entrer dans les méandres des Archives. Qu'il ramène à la lumière des lettres et des témoignages d'un autre temps.
A chaque découverte, on l'accompagne et on retient son souffle en se disant: "c'est bon; enfin une piste..." La force de ce récit est de nous dévoiler une part de notre histoire.
Même s'il y aurait des intérêts à ne pas voir cette quête aboutir. Il faut dire que oui reconnaitre que des arabes aient sauvé des juifs cela peut déranger...Des deux côtés?
"Sur les 23 000 Justes parmi les nations, il n'y a pas un seul Arabe et pas un musulman de France ou du Maghreb" souligne l'auteur.
Bizarrement c'est de la part de la mosquée de Paris, décrite dans le livre comme "un bunker", que l'aide s'est fait le moins ressentir. Pas d'archives tout aurait été détruit. Des trois rencontres avec l'actuel recteur Dalil Boubakeur, rien ne ressort de concret comme s'il voulait lui dire qu'il fait fausse route. Cela ne l'empêche pas de persévérer.
Et de nous relater ses rencontres avec Yad Vashem, avec la fille de Ben Gharbit, avec Phillipe Bouvard... Et de rien ne nous cacher.
L'histoire est fait d'ombre et de lumières, rien n'est blanc ou noir. Que Si Kaddour Benghabrit ne soit pas un saint, qu'il ait une vie dissolue. N'était ce pas l'époque, celle des années folles, des salons et des réceptions? Qu'il ait été proche de ceux qui ont persécuté. N'était ce pas son rôle de diplomate?
Des questions qui restent en suspens mais qui donne à ce personnage une complexité et une palette de couleurs des plus intéressantes.
Je trouve la quête de Mohamed Aissaoui des plus courageuses. Il nous permet de rêver d'autres îles. De nous dire que les murs peuvent être enfin détruits.
De ce récit, j'ai retenu plusieurs choses. Qu'il y avait urgence à se souvenir. J'ai appelé mon père illico et lui ait dit. Alors ce dossier Yad Vashem on le lance? Oui mais c'est dans les cartons, les photos, les lettres...Mais c'est quand même grâce à Berthe que tu as été mis au monde. Ça mérite bien un dossier? Je suis tenace quand je veux.
"Toi tu pries assis, moi je prie debout. Il n'y a qu'un seul Dieu. (...) et nous tous égaux.Mais de toutes les façons, nous finirons à la même adresse. Tu n'es pas mieux que moi, je ne suis pas mieux que toi. La plus belle des choses c'est de garder la foi.(...) On se retrouvera tous la-haut dans les étoiles."
Et de nous relater ses rencontres avec Yad Vashem, avec la fille de Ben Gharbit, avec Phillipe Bouvard... Et de rien ne nous cacher.
L'histoire est fait d'ombre et de lumières, rien n'est blanc ou noir. Que Si Kaddour Benghabrit ne soit pas un saint, qu'il ait une vie dissolue. N'était ce pas l'époque, celle des années folles, des salons et des réceptions? Qu'il ait été proche de ceux qui ont persécuté. N'était ce pas son rôle de diplomate?
Des questions qui restent en suspens mais qui donne à ce personnage une complexité et une palette de couleurs des plus intéressantes.
Je trouve la quête de Mohamed Aissaoui des plus courageuses. Il nous permet de rêver d'autres îles. De nous dire que les murs peuvent être enfin détruits.
"Je n'arrive pas à croire qu'il n'y ait pas eu un jour un Arabe qui a tendu la main à un juif et vice versa, d'ailleurs. Je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi l'étoile de David et le croissant ne cohabiteraient pas." dit il en préambule.
De ce récit, j'ai retenu plusieurs choses. Qu'il y avait urgence à se souvenir. J'ai appelé mon père illico et lui ait dit. Alors ce dossier Yad Vashem on le lance? Oui mais c'est dans les cartons, les photos, les lettres...Mais c'est quand même grâce à Berthe que tu as été mis au monde. Ça mérite bien un dossier? Je suis tenace quand je veux.
A ma mère j'ai raconté l'histoire du livre. Elle m'a tout de suite rappelé le grand mufti de Jérusalem Hadj Amin al-Husseini et ses liens avec Hitler et la création d'une section SS musulmane. Ce que l'auteur du livre ne manque pas de raconter."Les enfants des survivants ne sont pas les meilleurs témoins.(...)Les petits-enfants s'interrogent, cherchent et effectuent ce travail de mémoire; ils veulent à tout prix renouer avec le fil de l'histoire. (...) Une mémoire morte c'est aussi une victime qu'on a oublié d'écouter. (..) Non ce qui est passé doit rester vivant..."
Alors pour lui répondre, c'est sur les paroles de Lili Boniche que je clôture cette page:
"Toi tu pries assis, moi je prie debout. Il n'y a qu'un seul Dieu. (...) et nous tous égaux.Mais de toutes les façons, nous finirons à la même adresse. Tu n'es pas mieux que moi, je ne suis pas mieux que toi. La plus belle des choses c'est de garder la foi.(...) On se retrouvera tous la-haut dans les étoiles."
Super article Dianou ! On sent que ça te passionne ! J'ai feuilleté ce livre l'autre jour chez toi, ça donne envie de le lire !
RépondreSupprimerCela me tente beaucoup. Je vais le commander chez mes copines qui tiennent une librairie indépendante. Il n'y a pas que des cons sur terre. Merci de mettre en valeur ces humanistes.
RépondreSupprimerTu m'as clairement donné envie de "bouffer" ce livre ! Merci ^^
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