Crédit Photo Toine |
" Lorsque mes dents seront toutes tombées/ Et que je ne marcherai plus/ Qu'un inconnu viendra me changer/Mais que plus rien ne changera jamais/ Plus la solitude me rendra de visites/ Et plus souvent je m'en irai/ Courir rejoindre avant qu'ils ne me quittent/ les souvenirs que je rattraperai". (Chanson Hospitalité de l'album Le Poids du Superflu)
Chéri des ces dames me demande et alors, il était comment Batlik en concert?!!!!
En un mot, généreux.
Généreux parce qu'il sait faire plaisir. A ces fans, nombreux ce soir qui s'étaient donnés RDV dans cette jolie salle du Nord parisien qui donne la part belle aux artistes émergents et à ceux qui ont percé aussi! Pour un concert d'anniversaire de 10 ans de carrière enregistré pour l'occasion! (l'album live est prévu pour juin-septembre)
Crédit Photo: Toine |
Généreux parce qu'il sait bien s'entourer. "Avec une belle brochette de prix Nobels" comme il le dit lui-même. Comme je les ai trouvé tous sensa et que c'est la saison des remise de prix, je leur décerne la palme de la complicité musicale scénique. Un batteur du tonnerre Benjamin Vairon qui agite son fouet avec délectation répondant au contrebassiste Olivier Smith qui nous emmène dans un univers rock. Une section cuivre avec Blandine Puéchay au saxophone et Nicolas Bruche qui te joue de la main droite du clavier et de la gauche de la trompette, le tout avec une facilité déconcertante et la voix douce de Mélanie Pain aux chœurs qui agrémente le tout. Rejoint en fin de concert par le duo bruxellois Sages comme des sauvages à découvrir d'urgence qu'il produit sur son label A Brûle Pourpoint.
Généreux parce que plein d'humour. Ça ses fans m'avaient prévenu avant le concert." Tu verras pendant les changements de guitares, il aime bien déconner et parler de sa femme!" Mais c'est avant tout de lui-même qu'il se moque, de son rêve de rock star à qui on apporte ses guitares déjà accordées! 10 ans qu'il mène sa barque dans l'auto production de la chanson française. Et qu'il le fait à sa façon avec brio bien qu'il serait capable de te dire le contraire.
Généreux parce qu’il doute. Et qu'un homme qui doute c'est un homme qui sait donner. Quitte à refaire une chanson et te dire qu'un concert de Batlik sans une rature, ça serait improbable....
Généreux parce qu'il a répondu avec une grande attention et sans concession à mes petites questions. Alors, quelqu'un qui a un regard aussi droit et sincère sur lui-même, tu sais que tu prendras plaisir à le retrouver sur scène, là où tout se joue et où on ne peut pas tricher.
Pour voir des photos du concert de haute qualité , c'est sur le site Hexagone. (moi je ne sais pas aller à un concert, prendre des photos et taper dans les mains et boire une bière... il faut choisir... le choix a été vite vu...)
Les prochaines dates de sa tournée :
10.03 SCHILTIGHEIM (67) / Le Cheval Blanc
14.03 SOUSTONS (40) / Festival Chantons sous les Pins
20.03 LILLE (59) / Salle culturelle L'Antre-2
27.03 ANNONAY (07) / La Presquîle
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Pour 10 ans de scène musicale,
Voici mes 10 questions à Batlik!
Une dernière recommandation: Si tu ne lis pas en entier, va au moins à la réponse de la question 10, elle m'a fait hurler de rire.... et la 4 aussi....et sinon la 9 où tu sauras enfin où aller en concert de l'autre côté du périph... et puis non tiens, lis tout....
1) Cette année, La Canaille a eu La Nausée, toi tu as eu des
Mauvais Sentiments. Comment s’est imposé à toi cet univers
doux-amer ?
J'ai
composé cet album après une overdose de bons sentiments. Je veux parler de ces sentiments unanimes qui
ne servent qu'à donner l'avis de celui qui les prononce. J'avais aussi envie de
prendre une distance avec les chansons partisanes, les mauvais sentiments ont
été le moyen que j'ai trouvé pour m'y extraire, pour sortir du pour ou contre,
blanc ou noir, bon ou mauvais...
2) Tu jongles avec les mots avec une déconcertante facilité. D’où
te viens cette passion de la poésie?
Je
ne suis pas passionné par la poésie. Je ne cours pas après elle comme une
groupie en détresse et ne la désire pas non plus comme un amant éperdu. La
majeure partie du temps je vis assez mal la phase d'écriture. Je trouve
qu'écrire est compliqué et éprouvant, parce qu'on passe toujours à côté, on ne
fait que contourner, graviter sans jamais vraiment atteindre le but qu'on
s'était imaginé. Dans ce rapport conflictuel avec le travail d'écrire, le
hasard est le seul espace qui permet à la poésie d'exister. C'est comme si tout
dépendait de soi, sauf la poésie. Son caractère insaisissable, le fait qu'elle
s'invite plus qu'on la convoque, sans prévenir, et qu'on ne sait jamais si elle
reviendra me fait d'avantage côtoyer la poésie avec respect et déférence
qu'avec passion. Comme devant un animal sauvage.
3) Tous les ans on annonce la mort du disque et encore plus celui
du livre. Toi inlassablement tu sors tes opus et cette année tu publies le
livre de ton épouse « Les Monstres pratiques ». Un pied de nez à la
loi du marché ? En quoi « les Monstres pratiques » font écho à
ton cheminement musical ?
J'ai
commencé à sortir des disques avec l'arrivée de «la crise du disque»( appelée
ainsi par ceux qui la ressente le moins ), si bien que je n'étais même pas au
courant qu'il y avait eu une époque fastueuse... Enfin j'étais au courant, mais
je n'y avais pas participé.
Même
si c'est tentant, je ne vais pas me dépeindre comme un pirate affrontant seul
les éléments déchainés au milieu des remous du méchant monde moderne. Je gagne
ma vie en partie grâce au régime de l'intermittence, parallèlement mon label «A
Brûle Pourpoint» compte depuis plusieurs années sur l'apport de subventions.
Sans ces subventions, sans l'intermittence je sortirai quand même des disques,
mais à une échelle encore plus confidentielle et surtout en payant mal, voir
plus du tout les gens avec qui je travaille.
Ce que je veux dire c'est que pour le moment c'est encore possible de
faire le choix de l'indépendance, grâce à ce type de soutiens et de droits. Une
foule de choses pourraient être encore
améliorées, notamment concernant la reconnaissance des artistes/producteurs qui
représentent encore un statut bancal. Si on passait moins de temps à essayer de
préserver ces droits on en aurait d'avantage pour les faire évoluer.
Pour
ce qui est du livre de ma femme, au delà de la poésie qui s'en dégage,
j'apprécie tout particulièrement la finesse et la singularité de son analyse
sur la façon dont l'idéologie capitaliste est prise en charge, épaulée et
accompagnée par toute une frange de ceux qui pensent justement lutter contre
cette idéologie, notamment à gauche. C'est tellement difficile de s'extraire
du sacro-saint «pour ou contre», de la querelle de clocher dans laquelle on
s'engouffre tous si avidement. Ce livre invite à se méfier et à se défier des
consensus, de ce sur quoi tout le monde est d'accord, ou pas d'accord, puisque
ça revient au même. C'est comme dans une dispute, on finit toujours par ne plus
entendre que les 2 qui gueulent le plus fort, les autres voix disparaissent. Le
bouquin de ma femme est une de ces voix. C'est mon cheminement musical qui a
fait écho au livre, pas l'inverse.
4) Présente nous les musiciens qui t’accompagnes sur cet opus.
Il
y a Lisa Portelli et Anastasia aux chœurs.
A
la batterie, il s'agit de Benjamin Vairon. On avait déjà bossé ensemble sur
l'album précédent. Je trouve que Benjamin joue bien de la batterie mais surtout
je le trouve drôle. Comme on passe pas mal de temps ensemble, ça compte,
comment les gens sont. Moi qui suis plutôt con, il faut qu'autour il y ait des
gens avec qui ça se passe bien. Avec Benjamin, ça se passe bien. Ça a peut être
à voir avec le fait qu'il s'appelle Benjamin, ou parce qu'il est chauve ... je
ne sais pas. Lui non plus ne doit pas savoir. Ou alors c'est parce qu'il n'a
jamais eu l'opportunité de jouer sur une musique aussi bonne que la mienne.
A
la contrebasse c'est James Sindatry.
5) La pochette de ton album réalisé par TOine est particulièrement
soignée, papier et carton recyclé. Comment est venue l’idée?
Toine
est quelqu'un de soigneux, du coup il soigne son travail. Pour le papier
recyclé on a voulu bien faire et ça a été le début des problèmes. On s'est
rendu compte qu'en matière de disque on en est à la préhistoire de l'ère
écologique, vivement que le cd disparaisse, on tuera moins d'arbres. Tout est
plus difficile, plus compliqué et plus cher dès qu'il s'agit d'utiliser des
matériaux dit «respectueux de l'environnement». Jusqu'au moment ou quelqu'un
nous a dit qu'il ne faisait pas de papier recyclé parce que ça polluait tout
autant à cause des produits utilisés pour blanchir etc... et là on s'est assis.
Du coup, on a fait le digifile en carton recyclé et le bouquin avec du papier
issu de forêt éco-gérée, dans le doute. A l'avenir on ne sortira plus d'album
sous la forme de digifile. Tous les disques d' «A Brule Pourpoint» auront la
même pochette, en carton recyclé, toute simple, seule la sérigraphie changera.
J'ai piqué cette très bonne idée à un très bon gars qui se nomme Sébastien
Brun. Il s'occupe du label «carton records» que je t' invite à découvrir parce
que ça déménage... www.cartoncartoncarton.com/
6) 10 ans. C’est jeune, c’est intense, c’est gai, ça se
fête ! 2 soirées pour enregistrer ton live à l’EMB Sannois, c’est
comme un cadeau que tu fais à ton public ? Qui sera avec toi sur
scène ?
C'est
un cadeau que je me fais. J'enregistre toujours trop vite les albums et j'y
laisse une bonne dose de remords après coup... L'album live est une séance de
rattrapage. Parmi les 4 albums précédents, les titres que je préfère sont
ré-enregistrés après avoir muris sur scène pendant des mois ou des années. A
l'EMB on retrouvera Benjamin Vairon à la batterie, Oliver Smith à la
contrebasse, Nicolas Bruche à la trompette et au clavier, Blandine Puéchavy au
sax et Mélanie Pain aux chœurs, une belle brochette de prix Nobels.
7) De plus en plus d’artistes font le choix de l’auto production.
Pour toi, ça a été une évidence, un combat, une grande famille?
Je
n'ai essuyé que des refus en présentant mon premier album aux maisons de
disques, petites ou grosses. Monter une structure de production a donc d’abord
été une nécessité. Lorsque les labels sont venus vers moi, 2 ou 3 albums plus
tard, j'avais trouvé une façon de faire et je n'avais pas envie d'en changer,
par flemme sans doute. La progression, lente et mesurée de mon label me
convient. Je ne suis pas pressé et c'est toujours un plaisir d'être découvert à
chaque concert.
A
aucun moment je n'ai vécu ma progression comme un combat. Le fruit d'une suite
de rencontres hasardeuses et d'une certaine obstination peut être. J'ai été le
premier surpris de pouvoir, au bout de quelques années, vivre de la musique.
C'est arrivé comme par surprise, sans plan de carrière.
L'indépendance
n'est pas plus un gage de qualité qu' un désir d'isolement. Bien souvent on
fait rimer indépendance avec retranchement. J'ai rencontré autant de gens en
produisant des disques qu'en me produisant sur scène.
Quand
aux rapports avec les autres artistes, signés ou pas, à quelques très rares exceptions près, et même si je ne parlerais pas de «grande famille», j'ai
toujours perçu et partagé de la bienveillance.
Il
y a quand même plus d'artistes indé et prétentieux qui font de la soupe que
d'artistes signés et humbles qui font de la bonne musique. C'est le problème de
la prétention, elle n'attend pas le succès.
8) Tu as animé l’année dernière des ateliers d’écriture avec le
projet Passage à l’acte pour aider des enfants en marge et en difficulté à se
réaliser. Transmettre, chez toi une urgence? Racontes-nous.
Je
ne me suis jamais dit que j'allais faire des ateliers d'écriture pour aider des
enfants en marge et en difficulté à se réaliser. Je me suis dit que j'allais
faire de la musique avec 6 casses couilles, et c'est ce qui s'est passé.
9) Tu viens d’Aubervilliers. Tu dirais qu’il y a une vie de
l’autre côté du périph ? Quelle est ta salle de concert où tu te sens
comme à la maison, le festival où tu retournerais jouer les yeux fermés?
Je
dirai qu'il y a 3 millions de vies de l'autre côté du périphérique, et que je
salue celles qui parmi elles liront cette entrevue.
J'aime
beaucoup «La Menuiserie» à Pantin. J'y commence régulièrement les tournées,
c'est le lieu le plus intime que je connaisse. Comme je suis fidèle, pour le
festival, si je devais choisir, j'irai à celui de Taparole, pour y retrouver
encore l'équipe de La Menuiserie. Outre leur programmation qui me parle à
chaque fois, il y a aussi cet attachement à la nourriture, attachement auquel
je suis particulièrement réceptif en tant que militant actif pour «le bon
manger». Il y a aussi la convivialité, la paille au sol, les installations...
Après ce qui est bien c'est qu'on peut de toute façon aller aussi au festival«Aubercail» à Aubervilliers vu qu'ils ne tombent pas au même moment.
10) La suite tu la vois comment ?
Mal, c'est dans ma nature.
PS : la dernière phrase peut
aussi servir de slogan publicitaire, pour un parfum pour homme par exemple.
Un grand merci à Batlik et à sa troupe de prix Nobels et aussi à une fille en or Marie Britsch pour mettre en lumière des pépites de musiciens.
Un grand merci à Batlik et à sa troupe de prix Nobels et aussi à une fille en or Marie Britsch pour mettre en lumière des pépites de musiciens.
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